Un défilé de films Européens sur le tapis rouge Djiboutien

Du 21 au 28 Novembre 2015, s’est tenu à l’Institut Français de Djibouti, le premier Festival du Film de l’Union Européenne à Djibouti, une manifestation culturelle de premier choix qui, nous l’espérons tous, inaugure une grande aventure cinéphile de plus pour les années à venir.

Tout d’abord soulignons la remarquable programmation de cet événement qui a su intégrer dans ce panel d’œuvres européennes de nombreux courts-métrages djiboutiens qui rappellent l’envie fondamentale pour de nombreux artistes ici de nourrir chaque année un peu plus la production cinématographique nationale, comme le suggère également l’autre festival dédié au septième art : « Djibouti fait son Cinéma ».
A travers ces premières œuvres qui en annoncent d’autres plus abouties encore, on se plaît à penser que la République de Djibouti est sans doute en train de naître cinématographiquement parlant et que l’encouragement à susciter de nouvelles vocations et de nouveaux moyens d’expression est en pleine croissance. La preuve avec la présence en soirée d’ouverture du Festival du court-métrage « Laan » de Lula Ismail, actuellement en plein tournage de son premier long-métrage.

Concernant la sélection des films européens, elle fut diversifiée aussi bien dans la forme, des œuvres de fiction côtoyaient des œuvres documentaires, que dans le fond puisque la légèreté de certains succès populaires figurait aux côtés de la gravité d’œuvres plus marquantes voire bouleversantes.
Une sélection qui par le choix des sujets traités rappelait volontiers que le cinéma ne connaît pas de frontières et qu’un documentaire Portugais peut se dérouler dans une nécropole du Caire, qu’une production Suisse peut mettre en lumière la vie héroïque du burkinabé Thomas Sankara ou encore qu’un film espagnol peut se jouer entre le Mali et Madrid.
[style_image width= »620″ image= »https://www.coubeche.com/wp-content/uploads/2015/11/filmUE-image-1.jpg » url= »https://www.coubeche.com/wp-content/uploads/2015/11/filmUE-image-1.jpg » border= »no » lightbox= »yes » fade= »yes »]
 
Durant cette riche semaine culturelle, le politique (« Palme ») a rencontré le social (« Le Havre »), la musique (« Retour à Gorée ») a côtoyé la poésie (« Leopardi »), le désespoir (« Deux jours, une nuit ») a croisé l’humour (« Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? »), autant de moments d’émotion, d’apprentissage et de partage comme seul le cinéma sait en offrir.

Mais le cinéma c’est aussi vivre ces instants avec les autres, tous ensemble, assis dans le noir, les yeux dans la même direction, les oreilles attentives aux mêmes musiques et dialogues, les cœurs qui frémissent aux mêmes émerveillements ou mêmes peurs, bref une communion partagée entre les spectateurs se concluant le plus souvent par un dialogue entre les uns et les autres sur ce qu’ils ont aimé ou pas, ce par quoi ils ont été émus, ce qu’ils ont compris du message de l’auteur. Ces instants sont précieux et rares à Djibouti qui ne compte plus de salle de cinéma (hormis celle de l’IFD). C’est là aussi une des missions essentielles de ce festival s’il se pérennise : redonner le goût et la possibilité à chacun d’être « un spectateur des salles obscures, desquelles jaillit la lumière ».
[style_image width= »620″ image= »https://www.coubeche.com/wp-content/uploads/2015/11/filmUE-image-2.jpg » url= »https://www.coubeche.com/wp-content/uploads/2015/11/filmUE-image-2.jpg » border= »no » lightbox= »yes » fade= »yes »]
 
Comme dans toutes les premières fois, ce festival aura sans doute quelques petits réajustements à faire pour les prochaines éditions (peut-être repenser l’horaire de la première séance de 17h…), mais il est certain que nous serons nombreux à attendre avec impatience l’édition 2016 avec une programmation tout aussi pertinente et variées, et peut-être davantage d’interactions avec les films (débats, présentations, jury et palmarès, etc).

Vive le Cinéma ! et Vive le Festival des Films de l’Union Européenne à Djibouti !
Al Beber