COP 21 : retour sur ce climat qui nous dérange
Malgré la tragédie qui a touché Paris il y a quelques semaines, le grand rendez-vous écologique international s’y tient comme prévu en ce début du mois de Décembre. Mais qu’est-ce donc que cette « grande manifestation verte » qui, à elle seule, va générer en quelques jours plus d’émissions de carbone que la République de Djibouti en cinq ans ? Car, entre les venues par avions de plus de 196 représentants nationaux (donc autant d’avions, le « co-avionage » n’étant pas encore rentré dans les mœurs entre grands de ce monde), la participation élargie de plus de 50 000 personnes et tout autant d’IPhones et IPads à recharger toutes les deux heures, ça va surtout être une orgie de consommation d’énergie à tous les niveaux.
Seulement voilà, à l’heure actuelle, la santé écologique de notre planète n’est pas au mieux et ce sont surtout ses prévisions qui inquiètent : au-delà de la pollution généralisée, des émissions de gaz, de la déforestation massive ou encore de la surexploitation des océans et des mers, l’augmentation des températures moyennes de plusieurs degrés sur les cent prochaines années va immanquablement bouleverser l’humanité. Il y a évidemment la fonte des glaces que l’on peut (presque) constater à vu d’œil sur les massifs montagneux et les pôles et qui va provoquer une augmentation du niveau des océans, il y a les dérèglements climatiques régionalisés qui vont rendre impossible l’activité humaine dans certaines parties du globe (selon certaines sources, il est prédit que la péninsule arabique sera invivable pour les humains d’ici 2100), et provoquer des masses migratoires vertigineuses… Bref sans une prise de conscience efficiente, sans des actions pertinentes et concertées tant chez les politiques que chez l’individu lambda, on va tout droit vers un enfer naturel digne des Sept plaies d’Egypte. Car selon un consortium regroupant plusieurs milliers de scientifiques, le fameux GIEC, nous les humains, sommes responsables de cette augmentation des températures et sommes seuls capables de la ralentir. La preuve élémentaire qui sert de base à ces scientifiques ce sont les relevés de températures globales (température moyenne sur l’ensemble du globe par an) qui ont débuté dès 1850 sous l’égide du MetOffice britannique et dont voici un graphique :
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Parallèlement à l’essor et au développement de l’industrialisation intensive et par conséquent une augmentation significative de rejets en CO2, on constate que les températures grimpent, avec un sacré pic à partir des années 40 (peut-être la Seconde Guerre Mondiale a-t-elle eu un impact non négligeable si l’on se fie aux données) jusqu’à aujourd’hui, l’année 2015 étant pour l’instant l’acmé de cette élévation des températures. Et bien entendu cette courbe exponentielle ne compte pas se stabiliser selon les prévisions -plutôt larges il faut l’avouer- du dernier rapport du GIEC qui indique que la température moyenne de surface du globe est susceptible d’augmenter de 1,1 à 6,4°C supplémentaires au cours du XXIe siècle.
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Dans le domaine de la paléoclimatologie qui étudie les périodes climatiques du passé, les variations dans la durée de périodes froides (glaciaires) et de périodes chaudes (interglaciaires) sont légions.
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« Rien que dans les 10 000 dernières années, il y a eu cinq pics de températures comparables à celui que nous vivons. Ces optima correspondent à des cycles naturels. Au Moyen Age, il était par exemple possible d’aller en vallée d’Aoste en Italie depuis le village suisse d’Arolla avec les troupeaux car le glacier n’existait plus. Lors des deux premiers optima, le Sahara était une savane avec des lacs, des arbres et des éléphants. Avant cela, pendant des centaines de milliers d’années, il a fait plus chaud qu’aujourd’hui. Et parfois jusqu’à 7 degrés plus chaud ! » selon Werner Munter, spécialiste mondial des avalanches et qui se penche depuis plusieurs années sur les causes de ce fameux réchauffement climatique. Rappelons également qu’au cours du dernier millénaire est apparue en Europe occidentale une période chaude entre le Xe et le XIIIe siècle, appelée « optimum climatique médiéval », période durant laquelle les navigateurs Vikings découvrent et baptisent le Groenland, littéralement « Pays vert » et y installent une colonie dans le sud de cette grande île remplie de sapins verdoyants, là où quelques siècles plus tard le « Greenland » est synonyme de blanc immaculé dans les esprits de tout à chacun. Puis dès l’époque des Temps Modernes, c’est-à-dire entre 1550 et 1850, s’est installé cette fois un « petit âge glaciaire », durant lequel l’Europe connut une large succession d’hivers très rigoureux, le paroxysme dans les degrés négatifs ayant été atteint au cours de l’hiver 1708-1709, année pendant laquelle les céréales manquèrent dans la plus grande partie de la France septuplant ainsi le prix du pain.
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De nombreux facteurs astronomiques interagissent sur le climat ici-bas, et envers lesquels l’homme est bien entendu complètement impuissant. A commencer par cette grosse ampoule qui nous éclaire et nous réchauffe (plus ou moins), le soleil.
Le soleil lui même connaît des cycles de 11,2 ans durant lesquels son activité varie (ces cycles de bases étant eux mêmes inscrits dans des cycles plus longs). Les scientifiques constatent ces cycles à travers l’apparition de « tâches solaires » à la surface de notre étoile. Lorsque ces tâches sont importantes, le soleil émet plus d’énergie qu’au cycle précédent, par conséquent la Terre en reçoit davantage et donc un changement de température a lieu. Ces taches sont plus froides (4 500 kelvins) que la surface du Soleil (5 800 kelvins environ), mais elles correspondent à une augmentation du rayonnement en rayons-X qui peut augmenter de 1 000 fois pour 1 % dans la lumière visible dans les périodes d’intense activité. La petite période glaciaire observée entre les années 1645 à 1715, est une illustration de la théorie de l’influence des variations de températures dues au cycle des taches solaires, où un nombre inhabituellement faible de taches solaires ont été observées durant ces années.
Notre bonne chère Terre elle aussi, nous joue des tours climatiques sans le vouloir. Ainsi selon les « paramètres de Milankovic » approuvés par la communauté scientifique, les variations du positionnement de notre planète dans la méticuleuse horloge qu’est notre système solaire ont une influence notable sur le climat et expliquent en particulier les phases dites glacières et inter-glacières. Ces paramètres sont l’excentricité orbitale qui peut influer sur la durée des saisons, l’obliquité ou inclinaison de l’axe de la Terre, ou encore la précession qui est le changement graduel d’orientation de l’axe de rotation d’un objet (donc ici de la Terre).
Et c’est sans parler d’une possible inversion du champ magnétique terrestre (le pôle Nord devenant le pôle Sud), phénomène constaté environs 300 fois sur les derniers 200 millions d’années (la dernière inversion ayant eu lieu il y a 780 000 ans) et à travers lequel le champ magnétique terrestre perd en intensité, exposant la surface de la Terre à de fortes radiations.
Inutile d’aller plus loin dans ce jargon scientifique qui invite rapidement à prendre une aspirine, ni de s’abandonner dans des équations de physique tortueuses, le fait est que la place de la Terre dans le système solaire et les variations d’ampleur de celle-ci jouent un rôle déterminant sur les changements climatiques.
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Quoiqu’il en soit de ce débat qui continue de diviser la classe scientifique au sein de laquelle il faut bien le reconnaître, une certaine majorité fait consensus sur l’aspect anthropique du réchauffement, il est certain que notre mode de vie à l’échelle planétaire est à repenser de manière urgente. Et c’est cet objectif de changement, un peu paradoxale, que visent les différentes COP (Conference Of the Parties, en l’occurrence les parties -états- signataires de la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique) qui se succèdent depuis les années 90. Paradoxale, car l’idéal, c’est bien de repenser notre statut de consommateur, de ne plus manger de viande à chaque repas, de limiter nos achats en « gadgets » pas forcément toujours nécessaires et qui, pour leur production, ont requis énormément d’énergie (fossile et autre) ; tandis que les Grands de ce monde font en sorte depuis des décennies de faire de la Terre un vaste marché composé non plus de terriens mais de consommateurs, Homo economicus ayant laissé sa place à Homo consumericus dans toutes les cultures de chaque recoin du globe.
C’est là l’enjeu majeur des défis de demain : peut-on réellement réguler comme il se doit et comme il le faudrait selon le GIEC nos rejets au plus vite, peut-on chacun de nous quantifier notre coût personnel en matière de CO2 et le faire baisser, alors que notre « religion » commune à tous désormais est celle de la croissance, de l’exponentiation, de l’enrichissement.
C’est sur la crédibilité des acteurs politiques d’aujourd’hui, mais également sur celle de toute organisation professionnelle, de toute structure publique et de tout individu, que va se jouer cette rencontre diplomatique environnementale. A l’occasion de la COP21, les Etablissements Coubèche offrent accès aux installations industrielles pour expliquer au public le fonctionnement de son usine de traitement des eaux usées (voir dans l’agenda du mois). Sont ouvertes également les portes de son site de recyclage des déchets (PET, verre, canette en aluminium) pour témoigner de leurs activités en faveur d’un développement durable. Enfin la prise de conscience individuelle peut commencer pour chacun d’entre nous, ici à Djibouti, par la diminution significative de notre utilisation de sacs plastiques en se procurant l’élégant sac réutilisable « Djibouti propre » disponible chez Casino et Cash Center.
Al Beber
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