Un enfant qui n’apprend rien à l’école est-il idiot ?
« Nous pensons que votre enfant à un problème avec l’éducation. Vous voudriez bien consulter un spécialiste médical afin de déterminer la nature exacte du déficit intellectuel de votre fille. »
Madame Lynne est désespérée. Sa fille Gillian, âgée de 8 ans ne veut rien savoir de l’école, ses devoirs ne sont jamais rendus, elle perturbe la classe et empêche les autres élèves de travailler. La maman de Gillian consulte donc un médecin spécialisé dans les troubles mentaux. Cela fait une bonne demi heure que Madame Lynne est en grave discussion avec le docteur : « Vous comprenez, j’ai peur pour son avenir ! Elle ne veut rien apprendre ! Elle est turbulente, n’arrête pas de bouger dans tous les sens, dérange les cours et maintenant l’école qui n’en veut plus ! ». Le médecin est à l’écoute, patient, et, tout en étant attentif à l’exposé dramatique de madame Lynne, celui-ci observe la petite Gillian… assise ou presque, elle se soulève avec ses mains, bats ses petites jambes sous la chaise, fait de larges cercles avec sa tête. Le Docteur Brown se lève alors, s’approche de la petite fille et lui dit doucement : « Tu veux bien nous excuser, je dois dire des choses à ta maman en privée, ce ne sera pas long… je vais te mettre un peu de musique en attendant, tu restes bien sage ! ». Et le brave Docteur Brown place un poste radiophonique sur son bureau, l’écouteur à fort volume, la station passe le nouveau tube de l’année « Jazz it Blues » de l’Alabama Jug Band.
Le médecin entraîne Madame Lynn dans la pièce qui jouxte le cabinet et discrètement, derrière la porte un peu entrouverte, le Docteur Brown demande à la maman de Gillian d’observer attentivement sa fille. Et c’est un air endiablé que joue l’orchestre, une dégringolade de doubles croches sur caisse claire et charleston, une trompette furieuse qui parle haut et fort, une contrebasse excitée et voilà que la jeune Gillian se met à danser rageusement de tous ses membres, tourne dans la pièce, saute, frappe des mains, des pieds, se démantibule la hanche, tourne sur elle-même… La maman de Gillian a les yeux maintenant grands ouverts et reste interloquée par cette scène. Le Docteur Brown lui dit ensuite : « Madame Lynne, votre fille n’est pas malade… c’est juste une danseuse ! ».
Gillian Lynn deviendra plus tard une danseuse au ballet royal de Londres, chorégraphe inspirée dans les comédies musicales telles que Cats ou le fantôme de l’opéra. Elle sera également actrice, réalisatrice…
Sir Ken Robinson, l’ennemi de l’école « normale »
Ken Robinson qui relate cette histoire est quant à lui un conférencier célèbre, professeur d’art et imperturbable militant pour le développement de la créativité au sein de l’éducation : « 98% des enfants de l’âge de 4 ans sont des génies de la pensée divergente, autrement dit, des créatifs». Malheureusement, la quasi totalité de nos systèmes éducatifs sont hérités du 19e siècle, époque sombre où les enfants, en général ceux des classes ouvrières, devaient travailler à la mine, aux champs de coton ou aider tout simplement les parents dans leur pénible labeur quotidien et, s’il fallait inventer une éducation pour tous, alors ce système (payant d’abord… et gratuit ou presque ensuite) devra se soumettre à un cahier des charges strict : éduquer pour répondre aux besoins de l’économie de demain. Aujourd’hui comme hier, une question se pose : « Comment éduque-t-on nos enfants afin qu’ils prennent place dans les économies du 21e siècle alors qu’on est incapable de prédire ce que sera l’économie à la fin de la semaine prochaine ? ».
Ken Robinson, si vous lisez ses livres et visionnez ses vidéos, vous risquez de vous lever et de crier au monde de l’éducation voire au monde tout court : « Foutaises ! ». Alors oubliez ça, cela ne peut que vous faire du mal et c’est trop tard pour nous, adultes, on nous a collé une étiquette de péremption à la sortie de l’usine… mais vos enfants, eux, ont encore la chance d’inventer des mondes imaginaires, de construire des vaisseaux de l’espace avec des briques de Lego, de prendre des petites voix fluettes et faire parler des poupées et même des bouts de bois en forme de tête. C’est la fameuse pensée divergente qui s’expriment dans toute sa folie créatrice… Nos enfants sont des génies insolents et nous les transformons en idiots éduqués mais polis.
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Cash Center Leader Price : l’antre de la pensée divergente.
J’ai vu dernièrement au supermarché Cash Center Leader Price un rayon dédié aux loisirs créatifs. Feuilles de couleurs, pinces de bois, câble doré, feutrine, attirail de broderie, sac de briques, plumes décoratives, boule de gomme, tube de colle et paire de ciseaux ! Incantation magique et vous voilà dans l’antre de la pensée divergente, le repaire des génies du ciboulot. Attention, vos enfants vont transformer toute cette matière en oeuvre artistique unique. Oubliez la passivité oisive des films, dessins-animés, consoles vidéo… Grâce aux différents kits, accessoires et autres « jeux intelligents », Ils décupleront leurs capacités imaginatives et s’entraîneront à maîtriser les puissantes forces de la création.
Retour sur investissement
Et l’économie dans tout ça, l’avenir de vos enfants ? Une question. Avez-vous vu le « Femmes d’Alger – Version O ». Je ne parle pas du tableau original de Delacroix, non, mais de sa copie Picassienne. A coups de pinceau hystérique et tracés d’équerre schizophrènes, Picasso a transformé l’oeuvre classique en une version pythagoricienne fermentée sous absinthe : 148 millions de Dollars ! Je ne suis pas très bon en calcul mais je pense que le retour sur investissement, pour un gamin qui a commencé à singer un père peintre dès l’âge de huit ans, est assez conséquent. [style_image width= »620″ image= »https://www.coubeche.com/wp-content/uploads/2015/05/femme-dalger-picasso.jpg » url= »https://www.coubeche.com/wp-content/uploads/2015/05/femme-dalger-picasso.jpg » border= »no » lightbox= »yes » fade= »yes »]