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La galanterie : ringardise ? Comportement machiste ?
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Le 1er mai est reconnu officiellement par la quasi totalité des pays des continents africain, européen et sud-américain comme la fête des travailleurs. En république de Djibouti le 1er mai est férié et chômé. On pourrait entreprendre une passionnante rétrospective historique sur cette fête où s’entremêlent légendes bucoliques dans une romanesque vision de l’antiquité et luttes sanglantes des classes ouvrières aux premières heures de la grande et industrielle révolution. Une histoire jalonnée surtout par de farouches combats contre l’exploitation sociale que nous serions bien tentés de narrer gravement ici n’eût été le puissant parfum du muguet qui embaume les étals fleuris alentour, ravivant en nous un brin de galanterie, ce noble sentiment jadis courtois mais honni de nos jours par un pervers jugement de la pensée ultra paritaire à l’affût du moindre comportement sexiste.
On tournera alors sept fois sa main dans la poche avant d’aider une dame à porter ses bagages à l’aérogare. On préférera sans doute se tordre une cheville plutôt que de lui laisser la priorité au seuil d’une porte d’un service à la lourde attente administrative, d’une caisse de supermarché envahie d’impatients clients et si l’on s’avisait de faire « la cour » – héritage cro-magnonesque primaire – à une dame en l’invitant au restaurant, l’on notifiera bien, calculette portable en main, la part de chacun sur l’addition.
A quoi bon être galant puisque l’on clame la stricte égalité pour tous et marquer sa respectueuse déférence envers le beau sexe pourrait subir quelques interprétations interlopes. Doit-on alors miser sur le tapis des bonnes tendances le jeton de la misogynie correcte, au risque de perdre le peu de fantaisie romantique qu’il nous reste, jusqu’au rien ne va plus d’une nouvelle éthique à la mode du moment ?
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La foire aux fleurs à Casino
Mais j’ai violemment décidé de rompre et de dire : « La coupe est pleine ! ». Je vais prestement me ruer avec le reste de la gente masculine ringarde, au son du tocsin printanier, et livrer bataille chevaleresque, terrasser le dragon gardien perché sur le donjon du goujatisme, me rallier à l’étendard bien haut qui devise : « Messieurs, déboursez donc les premiers ! ».
Le plan d’attaque est simple, le supermarché Casino Haramous va abriter une foire aux fleurs dès les premiers jours de mai, une ruée frénétique s’impose avant que ne s’étiole la vague d’efflorescence. Pour assumer, auprès de ma compagne de voyage, cette frasque virile, j’ai choisi, au panthéon des phallocrates déclarés, l’andalou-arabe poète de ces quelques vers :
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« Je te vis sans être vu et épiais, le souffle court, ta beauté. A ton visage éclairé de lune, mes yeux s’emplirent de ton image. De mon coeur asservi, claquemuré par ton doux servage, se déchaîna un torrent d’émoi jusqu’à la grève de mes paupières où s’écoulèrent, par perles sauvages, des larmes, en ondée. Chevauchant dans les plaines arides aux horizons de solitude, me hantaient nos derniers vivants souvenirs et me voilà, au regard de mes compagnons d’infortune, un aigle battant la poussière, les ailes brisées. S’il m’était possible de survoler les océans sans peine et m’échouer à ton généreux rivage dès l’instant du désir, je boirais le jasmin enivrant de ta sombre chevelure, tu me verrais éternellement présent, sans craindre ton intolérable absence dans l’éternité. »
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